Dominique Barthélemy, Jean-Marie Moeglin, Isabelle Guyot-Bachy et Frédérique Lachaud
Communitas Regni. La « communauté de royaume » de la fin du Xe siècle au début du XIVe siècle (Angleterre, Écosse, France, Empire, Scandinavie)
Sorbonne Université Presses, Collection Cultures et civilisations médiévales, 2019, 352p.
ISBN : 979-10-231-0613-8
Les historiens médiévistes hésitent à parler d’État ou de nation quand ils évoquent les entités politiques du Moyen Âge central ; quand il s’agit de désigner une entité politique correspondant à une province, le terme royaume – parfois même en l’absence d’un roi – est moins conflictuel. Existait-il pour autant des communautés politiques spécifiques à l’échelle des royaumes, des « communautés de royaume » ? D’ailleurs, dans plusieurs régions d’Occident, l’usage du syntagme communitas regni caractérisait plutôt la terminologie des programmes politiques des mouvements d’opposition au roi. Les contributions réunies dans ce volume prennent toutefois appui sur cette notion pour proposer un questionnement renouvelé des fondements politiques d’une partie de l’Occident médiéval (Scandinavie, Empire, France, Angleterre et Écosse, pays tchèques), afin de comprendre ce qui en faisait la singularité.
Revue d’Histoire du Théâtre – Numéro 285
Histoire(s) de travail
Cette publication de la Revue d’histoire du théâtre, qui appelle des suites, et qui résonne sans le vouloir tout particulièrement aujourd’hui, souhaite esquisser une cartographie du travail théâtral d’hier à aujourd’hui : elle en retrace la généalogie sur plusieurs siècles pour mieux en saisir les fonctionnements récurrents et surtout en identifier constances et mutations profondes. Le dossier alterne perspectives historiques, analyses d’archives et entretiens afin de mettre en évidence les séries, échos et allers-retours entre pratiques à travers les âges. Il permet de cerner les ressemblances et les dissemblances qui structurent cette histoire sensible, partagée entre singularité des métiers et des carrières, transmission des savoir-faire au sein des espaces de conception ou de réalisation et mises en commun des expériences au sein de solides et durables cultures de métiers.
Machiniste, accessoiriste, décorateur·trice, costumier·ière, régisseur·se son ou lumière, souffleur, ouvreur·se, pompier ou responsable du public constituent quelques jalons de ce parcours à travers les professions non directement considérées comme artistiques, qui se déploient dans le hall d’accueil, autour du plateau, en coulisse, dans les cintres ou les dessous du théâtre, au sein des ateliers, dans les réserves… C’est aussi une exploration des circulations, négociations et transactions cachées, qui se mènent à l’ombre de la scène et contribuent à une autre mémoire des spectacles, tout en portant un éclairage nouveau sur l’histoire des théâtres.
M. Offenbach nous écrit
Lettres du compositeur au Figaro et autres propos
Réunis et présentés par Jean-Claude Yon
Actes Sud Beaux Arts, Coédition Palazzetto Bru Zane
2019, 480 pages
ISBN 978-2-330-11727-6
“Nous avons, je puis le dire, réussi chacun dans le genre que nous avons créé, lui dans l’opérette-bouffe, moi dans le petit journalisme ; nos succès ont été frères, car ceux qui vont entendre la musique d’Offenbach lisent le Figaro et réciproquement”, écrivait en 1873 Hippolyte de Villemessant. En effet, de 1854 à sa mort en 1880, Jacques Offenbach, fort de son amitié avec le fondateur du Figaro, fit de celui-ci son journal, y publiant de nombreuses lettres ouvertes et une grande variété de textes. En rassemblant et commentant ce corpus original, riche de près de cent vingt textes, Jean-Claude Yon nous transporte au cœur de l’aura médiatique de l’auteur de La Belle Hélène et nous offre un accès privilégié à la pensée et à la personnalité d’un musicien aussi à l’aise avec les mots qu’avec les notes.
Jean-Claude Yon est directeur d’études cumulant à l’École Pratique des Hautes Études où il est titulaire de la chaire d’histoire des spectacles à l’époque contemporaine. Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, il y dirige le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines. Spécialiste d’histoire des spectacles du XIXe siècle, il a publié chez Gallimard la biographie de référence d’Offenbach.
Pour plus d’informations sur l’ouvrage
Laurent Hablot
Manuel d’héraldique et d’emblématique médiévale
Préface de Michel Pastoureau
Presses Universitaires François-Rabelais
Coll. CM
Tours, 2019, 334 p.
ISBN : 978-2-86906-689-2
Les décors héraldiques et emblématiques qui ornent encore châteaux, abbayes et maisons du Moyen Âge et de la période moderne, interpellent souvent l’observateur, qu’il soit amateur, étudiant ou même historien chevronné. À la fois séduits et intrigués par ces signes graphiques aussi esthétiques qu’étranges, les passionnés sont souvent décontenancés par l’apparente complexité de ces compositions, les termes techniques qui servent à les décrire ou encore les multiples interprétations qu’elles génèrent. Quel paradoxe pour des signes précisément créés pour communiquer, faire connaître et comprendre ! L’objectif de ce manuel, est de rendre accessibles à tous les innombrables informations que nous livrent les emblèmes du Moyen Âge, de faire partager au plus grand nombre les approches renouvelées de ces signes fascinants. Cet ouvrage synthétique, fondé sur des analyses de sources et de cas pratiques appréhendés dans leurs contextes, sans négliger les fondamentaux du blason et une lecture théorique de ces emblèmes, propose une approche dynamique de l’emblématique vécue. Richement illustré, il offre les outils nécessaires pour décrypter non seulement les armoiries, mais aussi les cimiers, cris de guerre et devises.
Laurent Hablot est directeur d’études à la section SHP de l’École pratique des Hautes études, Université Paris-Sciences et Lettres. Titulaire de la chaire d’emblématique occidentale, il consacre ses recherches aux signes d’identité dans la société médiévale et moderne et coordonne les bases de données en ligne ARMMA, SIGILLA et la base DEVISE. Après une thèse sur la devise et l’emblématique en Europe à la fin du Moyen Âge, et une habilitation consacrée aux partages et concessions d’armoiries, il travaille aujourd’hui sur la question du cimier.