Peindre pour la mémoire. La bataille dans la peinture italienne du XVIe siècle
Presses Universitaires François-Rabelais, Collection Renaissance, 2024, 322p.
ISBN : 978-2-86906-948-0
Dans une péninsule bouleversée par les guerres d’Italie, la bataille devient au cours du XVIe siècle un motif croissant de l’iconographie politique alors que l’humanisme, reprenant l’art de la guerre antique, contribue à l’émergence des armées et des États modernes. Les palais de gouvernement, à Rome, Florence ou Venise, comme les résidences de pouvoir d’Italie centrale se couvrent de scènes d’histoire et de cycles peints déclinant les hauts faits passés et présents des propriétaires. Adoptant une approche pluridisciplinaire, cet ouvrage définit des typologies dans ce corpus monumental, qui cristallise enjeux politiques et artistiques, autour d’œuvres conçues comme des lieux pour la mémoire.
Au début du siècle, Léonard, Michel-Ange, Raphaël, Titien et leurs émules développent autour de ce sujet un idéal savant de la peinture, faisant de la bataille un sommet de l’art. Puis, les peintres maniéristes dotent ce sujet de nouveaux codes à travers les représentations chevaleresques des ancêtres ou le portrait épique de l’État. À la fin du siècle, le développement de la gravure militaire d’actualité tend à modifier le travail des peintres, jusqu’à Vasari et Tintoret, appelés à se faire historiens des guerres du temps présent. Étudiant la genèse, la fonction et la forme de ces décors, ce livre s’appuie sur une histoire sociale et culturelle de la guerre à la Renaissance pour étudier la manière de raconter l’histoire en peinture.
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Cécile Reynaud et Jean-Claude Yon (dir.)
Auber et Scribe, un patrimoine lyrique vivant. Le Concert à la cour (1824), Actéon (1836)
Éditions Hermann, 2024, 250p.
ISBN : 9791037039446
Cet ouvrage est issu du projet « Auber et Scribe, des scènes du XIXe siècle à celles d’aujourd’hui : étude et recréation d’un patrimoine lyrique », consacré à deux opéras-comiques d’Auber et Scribe, deux figures majeures de la scène théâtrale et lyrique du XIXe siècle : Le Concert à la cour ou la Débutante (1824) et Actéon (1836). Ce projet a joint à l’analyse savante des deux ouvrages leur recréation scénique grâce au concours des élèves et des équipes du Conservatoire à rayonnement régional de Paris. En préambule aux représentations, deux journées d’études ont été organisées, qui ont permis d’analyser en détail ces deux opéras-comiques méconnus. Elles ont rassemblé une douzaine de spécialistes, français et étrangers. Actéon et Le Concert à la cour ont été choisis car les deux ouvrages abordent, de façons diverses, la question de la création artistique. Ils ont été joués dans le monde entier durant des décennies au XIXe siècle. À la fois comiques et profonds, l’un et l’autre sont dotés d’un grand pouvoir de séduction. Le présent ouvrage a pour ambition de traduire la force du spectacle et des œuvres, notamment grâce à une riche iconographie.
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Nicolas Weill-Parot et Béatrice Delaurenti (éd.)
L’action à distance au Moyen Âge et au-delà
Éditions Jérôme Millon, 2024, 160p.
ISBN : 978-2-84137-431-1
Que le serpent tue sa proie en la regardant fixement, qu’une femme voie apparaître dans le miroir un nuage de sang quand elle a ses règles, comment expliquer pareils phénomènes ? Y a-t-il une cause naturelle qui puisse rendre compte de ce mode d’action à distance ?… Depuis l’Antiquité, des exemples nombreux, vrais ou supposés, ont troublé les hommes de savoir.
De l’Antiquité grecque à la science contemporaine la plus récente, les auteurs réfléchissent aux conceptions médiévales de l’action à distance, envisagée comme un fil conducteur pour questionner les relations entre religion, science et magie.
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Une passion italienne. Les Jacquemart-André collectionneurs
Officina Libraria, Collection Saggi In Officina, 2024, 492p., 118 ill.
ISBN: 9788833672649
Édouard André (1833-1894) et Nélie Jacquemart (1841-1912) incarnent parfaitement la figure des collectionneurs de la haute société de la fin du XIXe siècle. Édouard est issu d’une famille de riches banquiers protestants. Sa fortune lui permet de devenir rapidement un amateur d’art dont le goût, connu de tous les acteurs du monde de l’art de l’époque, sera de plus en plus recherché. Nélie, d’origine modeste, connaît le succès grâce à son talent de portraitiste. Rien ne semble unir deux personnalités aussi différentes. Pourtant, leur passion pour l’art de la Renaissance italienne les conduira à créer, dans leur hôtel particulier parisien au 158 boulevard Haussmann, un musée privé unique en son genre: peintures, sculptures et objets d’art contribuent à recréer l’atmosphère d’un palais florentin du XVe siècle. Pendant près de trente ans, grâce à de fréquents voyages en Italie, le couple va nouer des relations étroites avec les meilleurs antiquaires – dont Stefano Bardini et Michelangelo Guggenheim – ainsi qu’avec les plus grands experts de l’époque – comme Wilhelm von Bode et Georges Lafenestre – qui les accompagneront dans l’achat, pour une somme globale de trois millions de francs, de deux mille cinq cents œuvres provenant des principaux centres d’art italiens. Cette collection, symbole d’une élégance raffinée, encore unique aujourd’hui, sera léguée à l’Institut de France en 1912 avec pour mission d’en faire un musée ouvert au public. En analysant le modus operandi du couple à travers l’étude de nombreux documents (factures d’achat, lettres, photographies et bien plus) conservés dans les archives du musée parisien et dans les archives de plusieurs antiquaires italiens, cet ouvrage se propose de porter un regard neuf sur ce qu’Adolfo Venturi – à l’occasion de l’ouverture au public du musée en 1914 – décrivait comme «una risorta casa del Rinascimento italiano».
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Cécile Reynaud et Gisèle Séginger (dir.)
L’épopée au siècle de Berlioz
Le Passage Éditions, 2024, 322p.
EAN: 9782847425185
L’Épopée au siècle de Berlioz interroge la place de l’épopée dans la littérature et la musique au XIXe siècle. Richement illustré, l’ouvrage, publié sous la direction de Cécile Reynaud et Gisèle Séginger, réunit un ensemble de contributions des meilleurs spécialistes du sujet.
Nombreux sont les auteurs ou musiciens – Nodier, Madame de Staël, Hegel, Liszt – qui, au début du XIXe siècle, déclarent l’épopée » morte » ou l’évoquent avec nostalgie. Pourtant l’épopée n’aura jamais été aussi présente qu’en ce siècle, dans la littérature ou l’opéra. Chateaubriand en 1809 dans Les Martyrs – œuvre qui inspirera Donizetti en 1840 – tente de renouer avec la grande épopée – souhaitant renouveler l’alliance de la foi et de l’épique. L’épopée littéraire se glisse aussi jusque dans les récits qui, dédiés à la représentation d’une réalité banale, semblaient devoir lui résister. Des sources nouvelles d’inspiration stimulent ce regain d’intérêt : Dante, Milton, ou encore Shakespeare, dont les tragédies sont mises à l’honneur par le drame romantique, contribuent à ce que l’épique dépasse désormais la séparation traditionnelle des genres.
Admirateur de Shakespeare, d’Homère et de Virgile, Berlioz conçoit d’ailleurs ses Troyens comme une œuvre moderne comprenant à la fois épopée et drame. Au XIXe siècle, l’épopée est donc multiple. Elle s’adapte aux nouvelles préoccupations d’un siècle souvent en quête d’identité nationale, elle prend en charge des réflexions sur la philosophie de l’histoire, elle revivifie d’anciens mythes comme celui de Prométhée ou des épisodes des guerres anciennes, comme la geste d’Hannibal, également évoquée par Berlioz à la fin des Troyens. Romantique nourri aux vers de L’Énéide de Virgile, qu’il retranscrira dans Les Troyens, Berlioz est emblématique de son siècle dans son rapport à l’écriture épique des mythes. Comme Edgar Quinet, qui l’admirait, et comme Chateaubriand, Hugo ou encore Flaubert, il écrit une œuvre que traverse le genre de l’épopée, nourrie de mythes issus de la culture qu’il partage avec ses contemporains ou qu’il crée lui-même de toutes pièces.
Jean-François Belhoste et Isabelle Parizet (dir.)
L’invention du gratte-ciel à Chicago. William Le Baron Jenney. Tomes 1 et 2
Editions SPM, 2024, 1102p.
ISBN : 978-2-37999-031-1
Un colloque international organisé en 2012 sur la vie et l’œuvre du centralien américain William Le Baron Jenney offrit l’occasion de revenir sur la question de l’innovation de la « construction à ossature métallique » des immeubles de grande hauteur, de sa première mise en œuvre et du rôle respectif des différents protagonistes de cette période d’intense activité constructive qui allait faire de Chicago l’une des villes les plus modernes et les plus dynamiques de la fin du xixe siècle.
Il permit également de mieux cerner la biographie de ce personnage à travers les travaux qu’il avait accomplis dans la construction de chemins de fer et de façon plus inattendue dans l’industrie pétrolière naissante, de son activité d’ingénieur militaire et topographe durant la guerre de Sécession ou encore d’urbaniste paysager à Chicago dès la fin des années 1860.
De son propre aveu, Jenney resta fidèle sa vie durant à la formation d’ingénieur qu’il avait reçue, entre 1853 et 1856, à l’École centrale des Arts et Manufactures comme son condisciple Gustave Eiffel, bien qu’il n’ait passé à Paris que cinq ans et demi en tout, répartis en trois séjours. Cette reconnaissance justifie qu’on puisse envisager d’écrire une biographie « vue de Paris », c’est-à-dire qui mette l’accent sur ses séjours parisiens et sur les conséquences d’une influence française sur sa carrière américaine, tant sur le plan de l’urbanisme et de l’architecture, des techniques de construction, de l’expansion des chemins de fer, que de l’essor industriel et de la vie artistique.
Ouvrage dirigé par Jean-François Belhoste et Isabelle Parizet. Avec la participation de Julia Bachrach, Nancy Bartlett, Bruno Belhoste, Pickard Chilton, Marie-Laure Crosnier Leconte, Sophie Cueille, Michael Fus, Isabelle Gournay, Jean-Pierre Le Dantec, Thomas Leslie, Valérie Negre, Nathaniel Parks, Anne Richard-Bazire, Christopher Vernon, Sara Wermiel, Mary Woolever.
>>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
La diplomatie des princes héritiers (XIIIe-XVIe siècles)
Dossier coordonné par Diana Martins et Stéphane Péquignot
Revue Medievalista, n°36 (2024), 571p.
ISSN: 1646-740X
En 2024, l’Institut d’études médiévales (IEM) a fêté ses vingt ans d’existence en tant qu’unité de recherche. Avec un certain retard, il est vrai — c’est en 2002 que fut présentée la première évaluation du FCT —, mais peut-être inévitable lorsqu’on étudie une époque qui avait une conception différente du temps, mais qui savait apprécier la valeur des rituels et des cérémonies. En règle générale, cela a été fait. La célébration a été, dès le départ, une commémoration, un souvenir communautaire des fondateurs de l’Institut et de leur héritage, accompagné de l’évocation du parcours de l’IEM et des réalisations et succès qu’il a remportés au cours de cette période. Tout a été rappelé sur le portail rénové de l’Institut, à l’aide de photographies, d’affiches et de témoignages de chercheurs d’autres unités et institutions, à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
>> Pour plus d’informations sur ce numéro
Xavier Hélary
Courtrai. 11 juillet 1302
Tallandier, 2024, 216p.
EAN: 9791021062481
Au matin du 11 juillet 1302, Français et Flamands se font face dans la plaine de Courtrai. D’un côté, l’armée du roi Philippe le Bel et ses 8000 hommes sous le commandement du charismatique Robert d’Artois. De l’autre, les milices flamandes qui combattent à pied, armées de leur bâton de bois. Les Français jugent la victoire facile. Péché d’orgueil ?
Pour la postérité, la bataille de Courtrai sera la « bataille des Éperons d’or », du nom de ces attributs réservés aux chevaliers français, ramassés en grand nombre sur les cadavres qui parsèment le champ de bataille.
Victoire d’une armée d’artisans et de paysans sur une armée de nobles et de professionnels de la guerre, la bataille de Courtrai est aussi un échec majeur du règne de Philippe le Bel. Du côté flamand, elle signe la naissance d’un véritable sentiment national.
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Jean-Pierre Rothschild et Caroline Heid (dir.)
La Bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux du XIIe au XVIIIe siècle. Tome II, Manuscrits conservés – 4ème Partie
CNRS Éditions, 2024, 424p.
EAN: 9782271151582
La bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux fut un centre de première importance de la vie spirituelle et intellectuelle en France et en Europe au Moyen Âge. André Vernet en a édité les anciens catalogues en 1979 dans la collection « DER » (La bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux du XIIe au XVIIIe siècle, t. I) et ses collaborateurs de la section de codicologie de l’IRHT, Jean-Paul Bouhot et Jean-François Genest, y ont publié en 1997 les notices descriptives de plus de la moitié des mille et quelques manuscrits subsistants du catalogue de 1472 : t. II, 1re partie, Manuscrits bibliques, patristiques et théologiques. La section latine de l’IRHT a continué ce programme à partir de 2007, ayant à décrire de nombreux recueils de pièces multiples : florilèges, sermonnaires, collections hagiographiques, livres liturgiques. En 2021 est paru sous la direction des présents éditeurs le t. II, 3e partie, Sermons et instruments pour la prédication (prix Duchalais de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 2023), premier publié de quatre volumes qui couvriront en outre, selon l’ordre des cotes du catalogue de 1472, d’autres manuscrits de sermons (t. II/2) ; diverses disciplines (t. II/4, ce volume) ; la liturgie (t. II/5). 147 manuscrits sont ici décrits, de droit (66), médecine (8), grammaire (12), logique (5), rhétorique (9), poésie (15), philosophie (25), usages monastiques (7). Le détail des notices est de nature à éclairer l’histoire de l’enseignement du droit à Paris et à Orléans, les traditions de gloses des textes classiques et philosophiques, la prosopographie de Clairvaux et enfin l’histoire de sa bibliothèque, en partie le produit de son scriptorium, mais aussi ensemble organisé et vivant du XIIe au XVIIIe siècle.
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Jean-Claude Yon et Stéphane Lelièvre (dir.)
Offenbach en toutes lettres. Enjeux littéraires et dramatiques
Classiques Garnier, 2024, 374p.
Collection Rencontres, n°616
ISBN: 978-2-406-16104-2
Cet ouvrage collectif aborde l’œuvre de Jacques Offenbach sous des angles originaux et souvent inédits : questionnements dramaturgiques, librettologie, fortune des œuvres au-delà des frontières spatiales et temporelles, ou encore étude de mises en scène et d’adaptations diverses, scéniques ou télévisées.
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Les actes pontificaux. Un trésor à exploiter.
Études réunies par Laurent Morelle, Rolf Gro et Olivier
Göttingen University Press, 2024, 311p.
ISBN: 978-3-86395-611-0
Le volume réunit les contributions à un colloque international sur la diplomatique de l’acte pontifical jusqu’à la fin du XIIe siècle, organisé à l’Institut historique allemand de Paris en 2019. C’est au plus tard sous le pontificat d’Alexandre III (1159-1181) qu’il fut permis à quiconque, même aux laïcs, d’adresser ses plaintes directement à la Curie. Le successeur de Pierre put renforcer sa primauté juridictionnelle, évolution qui se reflète dans le grand nombre de documents pontificaux établis avant la fin du XIIe siècle (environ 30.000), et adressés à des destinataires dans toute la chrétienté. Le volume tient compte des particularités régionales, en accordant une attention particulière à la France, dont les actes pontificaux sont édités dans le cadre de la Gallia Pontificia à l’Institut historique allemand de Paris. Sont en outre discutées des questions actuelles sur l’histoire de la papauté, ainsi que le potentiel du traitement numérique des documents pontificaux
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Marc Bompaire, Nicolas Thomas, Lise Saussus et Danielle Arribet-Derouin (éd.)
Le travail des métaux dans les villes à la fin du Moyen Âge
Éditions de la Sorbonne, 2024, 358p.
ISBN: 979-10-351-0956-1
De la parure aux chantiers de construction des cathédrales, les métaux, vils ou précieux, sont partout dans les villes de la fin du Moyen Âge. Le cœur des cités occidentales est peuplé de professionnels qui forgent, fondent, vendent, revendent ou recyclent les produits de la métallurgie. Cet ouvrage rassemble plus de vingt contributions prononcées lors d’un colloque international tenu à Paris en 2019 en hommage au Professeur Paul Benoit et à ses travaux sur la métallurgie médiévale. Faisant écho à une table ronde coorganisée par ce dernier en 1984, cette rencontre avait pour objectif de dresser un état des lieux, trente-cinq ans après, dans une perspective interdisciplinaire. Ce volume explore les liens entre la ville et le travail du métal. Quel est le rôle des acteurs urbains dans l’extraction et la circulation des ressources, métalliques ou combustibles ? Qui sont les artisans du métal et comment travaillent-ils ? Comment s’intègrent-ils aux chantiers qui animent les villes ? Se dévoilent ainsi les travailleurs du fer et du cuivre, plombiers, fabricants de menues chosettes en étain, monnayeurs, canonniers et horlogers au travers d’un large espace en France et en Europe et jusqu’à la ville de Damas. Par des approches variées, ce volume interroge la diversité des activités métallurgiques, leurs productions et leurs techniques, au moyen de données issues de l’archéologie, des textes, ou encore de l’archéologie expérimentale.
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Xavier Hélary (dir.)
Les seigneurs de Beaujeu
CIHAM-Éditions, Collection Mondes médiévaux, 2024, 230p.
ISBN: 978-2-9585-8090-2
Entre le Xe et le XIVe siècle, les seigneurs de Beaujeu se sont tenus au premier rang de la chevalerie française. Ces grands seigneurs sont des hommes de guerre : parfois un peu brigands, ils sont surtout attirés par la croisade et l’aventure, contre les Sarrasins ou les Albigeois. Maîtres du Beaujolais, ils doivent faire leur place entre les puissances qui les entourent : l’abbaye de Cluny, l’archevêque de Lyon, le comté de Forez, la Bresse savoyarde et le Dauphiné. Ils fondent des villes et des abbayes ; leur piété les pousse à se faire enterrer à Notre-Dame de Belleville ou à Cluny. D’abord réticents envers les Capétiens, ils comptent bientôt parmi leurs principaux soutiens ; un mariage heureux, à la fin du XIIe siècle, n’a‑t‑il pas rapproché les deux familles ? Au XIIIe siècle, les Beaujeu sont à leur apogée. Une branche cadette, les seigneurs de Montpensier, donne aux Templiers un de leurs derniers grands-maîtres, Guillaume de Beaujeu. En 1265, Guichard V meurt sans enfants. Sa fille Isabelle, qui a épousé le comte de Forez, exige que son fils cadet, Louis, relève la seigneurie, que ses descendants gouvernent jusqu’en 1400. Étrangement, les Beaujeu n’ont jamais été que des seigneurs : ils n’ont jamais reçu le titre de comte auquel ils auraient pu prétendre. À la fin du XVe siècle, Anne, la toute-puissante fille de Louis XI, la régente du royaume, n’est encore que la « dame de Beaujeu ». C’est sur sa figure que se clôt un volume qui entend relancer l’intérêt pour une famille sur laquelle il reste encore beaucoup à faire.
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Astrid Castres, Françoise Cousin et Corinne Duroselle (dir.)
Finitions textiles. Rubans, galons, franges, lisières
Les Indes savantes, Collection Rivages des Xantons, 2024, 150p.
ISBN: 978-2-84654-664-5
La finition peut être définie comme la manière de terminer un ouvrage ou de lui donner un aspect « fini ». Dans le domaine textile, le mot recouvre une diversité d’applications ainsi qu’une variété de techniques, de points et de gestes. Bien présentes dans le discours diffusé par la presse de mode depuis le début du XXe siècle et par l’industrie de la haute couture, ces opérations ont rarement suscité l’intérêt du monde scientifique.
Cet ouvrage aborde la question et examine, dans leur contexte culturel, les étapes de la finition qui confèrent à un textile ou à un vêtement son caractère « achevé » : ourlet, boutonnière, pose de biais, galon, frange et tout autre article de passementerie.
Xavier Hélary, Marie Bouhaïk-Gironès et Emmanuel Grélois (dir.)
Royauté, écriture et théâtre au Moyen Âge. Mélanges en l’honneur d’Élisabeth Lalou
PURH, 2024, 503p.
ISBN: 979-10-240-1769-3
Spécialiste française de Philippe le Bel et du théâtre médiéval, Élisabeth Lalou a diversifié ses champs de recherches, au CNRS d’abord puis comme professeure à l’université de Rouen Normandie. La royauté capétienne à son apogée, le théâtre en ses débuts, les pratiques de l’écrit, celles des hommes et des femmes du Moyen Âge, autant de thèmes abordés par ses collègues, historiennes et historiens français et étrangers, et rassemblés en un livre hommage.
Au fil des études, souvent fondées sur des documents inédits, sont dévoilées les destinées d’un évêque de Winchester et d’un maître des eaux et forêts, éclairées les œuvres de Joinville et de Marco Polo, publiés pour la première fois le testament d’un roi capétien, un mandement parodique basochien et un écrit de Claire d’Assise. De la Normandie à l’Orient, de Rouen à Venise et Tournai, c’est à ce voyage en compagnie d’Élisabeth Lalou que ce livre invite le lecteur.
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage
Viatique du voyageur d’Ibn al-Ǧazzār. Histoire du texte grecque, de la Sicile à Constantinople
Classiques Garnier, Paris, 2024, 703p.
Collection Savoirs anciens et médiévaux, n°9
ISBN: 978-2-406-15886-8
Cet ouvrage offre la première étude d’ensemble de la version grecque du Viatique du voyageur, encyclopédie médicale arabe composée à Kairouan au Xe siècle par Ibn al-Ǧazzār. Effectuée en Sicile au tournant du XIe-XIIe siècle, cette traduction a ensuite atteint Byzance, où elle a connu un grand succès.
>> Pour plus d’informations sur cet ouvrage