C. Massip, D . Herlin, D. Fabris, J. Duron (eds.)
Collectionner la musique: érudits collectionneurs
CMUS 3, Brépols, 2015
L’histoire du collectionnisme appliquée à la musique constitue une thématique de recherche neuve. Elle est menée par un groupe international de chercheurs, à l’initiative de la Fondation Royaumont, depuis l’acquisition par celle-ci de la bibliothèque du pianiste François Lang (1908-1944).
Faisant suite aux deux premiers volumes (Collectionner la musique: histoires d’une passion, 2010; Collectionner la musique: au cœur de l’interprétation, 2012), ce nouvel ouvrage aborde le thème du « collectionneur érudit ».
Outils de travail ou fruits d’une vie consacrée entièrement ou en partie à l’art ou à l’étude de la musique, certaines collections ou bibliothèques musicales sont directement liées aux activités savantes de leur ancien possesseur qu’il soit théoricien de la musique (Mersenne, Brossard), historien (Burney, Fétis, Perne, Schoelcher), bibliothécaire (Gaspari), organologue (Tolbecque, Bricqueville) amateur passionné (La Boissière, Picquot, Laurens, Yorisada). Ils s’inscrivent dans les réseaux érudits de leur temps (Bouhier, Paulmy) et participent à la transmission du savoir, une démarche toujours d’actualité comme en témoignent les collections d’H. Schneider et de P. Florentin.
http://www.brepols.net/Pages/ShowProduct.aspx?prod_id=IS-9782503553276-1
Perrine GALAND, avec Georges André BERGÈRE, Anne BOUSCHARAIN, Olivier PEDEFLOUS (ed.)
« Praelectio et commentaire à la silve Rusticus d’Ange Politien (1518) »
Travaux d’Humanisme et Renaissance-vol. 537, Librairie Droz, 2015
Nicolas Bérauld (c. 1470- ap. 1545) a joué un rôle très important dans le développement de l’humanisme parisien, au début du XVIe siècle. Il n’était pas, comme ses amis et modèles Erasme et Guillaume Budé, un penseur épris de spiritualité ou un « militant politique », mais un juriste savant, un philologue infatigable, un professeur enthousiaste, érudit et fin ; il fut même un imprimeur actif. Il œuvra, aux côtés de l’éditeur Josse Bade, à publier et commenter des textes fondamentaux pour l’élaboration d’une Renaissance française, à transmettre des théories de l’écriture et du savoir, héritées des Italiens, qui devaient réapparaître au milieu du siècle, sous la plume des membres de la Pléiade. Dans le présent volume, P. Galand reproduit, traduit et commente le cours important (praelectio et commentaire) que Bérauld donna en 1513 sur la silve Rusticus du grand humaniste italien Ange Politien (le cours fut édité en 1513, puis réédité en 1518 et 1519) ; cette praelectio en hexamètres dactyliques, d’une impressionnante érudition, avait introduit elle-même un cours de Politien sur les écrits géorgiques d’Hésiode, de Virgile et d’autres. Les annotations savantes et vivantes de Bérauld montrent que l’élite parisienne contemporaine savait parfois se hausser au niveau du Florentin, pour décrypter et goûter son langage poétique allusif. Grâce au commentaire de Bérauld, Rusticus eut un vif succès en France et connut encore une traduction française en 1550, par Guillaume Haudent.
http://www.droz.org/france/fr/6172-9782600017176.html
Michel Hochmann
Colorito. La technique des peintres vénitiens à la Renaissance
Brepols, 2015
ISBN: 978-2-503-55537-9
La technique des peintres vénitiens a longtemps été une sorte de mythe pour les peintres, qui ont cherché, notamment au XVIIIe et au XIXe siècle, à en reconstituer les secrets. Elle a donc été l’objet d’un grand nombre de commentaires et d’hypothèses, même si les sources imprimées contemporaines de Titien, de Giorgione, ou de Véronèse sont relativement peu nombreuses.
Nos connaissances sur le sujet ont cependant été profondément renouvelées, ces dernières années, par le développement des recherches scientifiques, qui ont apporté des informations sur l’usage du dessin par les artistes de la Dominante (grâce à l’utilisation de la réflectographie infrarouge), sur les liants qu’ils utilisaient (et, donc, sur le développement de la technique à l’huile auquel ils apportèrent une contribution déterminante). On a aussi beaucoup appris sur les pigments présents dans les œuvres de cette période. Les documents d’archives se révèlent également précieux, dans la mesure où ils nous font découvrir le commerce des couleurs et les différents matériaux dont les peintres pouvaient disposer (les marchands de couleurs vénitiens étaient probablement les plus actifs en Europe au XVIe siècle et on venait s’approvisionner auprès d’eux de l’Europe entière).
On cherche donc à croiser ces différentes sources d’information pour mieux comprendre les principaux aspects matériels du travail des peintres de cette époque.
De l’ambassadeur : les écrits relatifs à l’ambassadeur et à l’art de négocier du Moyen Âge au début du XIXe siècle
Stefano Andretta, Stéphane Péquignot, Jean-Claude Waquet (dir.)
Collection de l’École française de Rome, 504 , Roma: École française de Rome, 2015, 650 p.
ISBN: 978-2-7283-1093-7
Consacré aux écrits relatifs à l’ambassadeur et à l’art de négocier, ce livre suit au fil d’une vingtaine d’études le long et multiforme travail d’élaboration auquel la figure de l’ambassadeur et l’art de la négociation ont donné lieu, de la genèse de nouvelles formes d’organisation politique à la fin du Moyen Âge jusqu’à l’émergence de la profession diplomatique à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle. Certains des textes examinés, comme les traités de legatis ou le Guide de Martens, présentent une dimension théorique ou pédagogique. D’autres sont des écrits littéraires, des instruments juridiques ou des actes de la pratique où se lit, de façon plus ou moins incidente, une réflexion sur les envoyés diplomatiques et l’art qu’ils mettaient en œuvre. Qu’ils aient été composés pour accréditer une fonction, défendre des privilèges, forger des modèles de comportement ou transmettre à de futurs praticiens les leçons de l’expérience, ces textes montrent comment, des docteurs médiévaux aux professeurs du XIXe siècle, en passant par les humanistes et les négociateurs du Grand Siècle, la figure de l’ambassadeur et les règles de son art ont été sans cesse construites et reconstruites. Aussi, à travers l’étude de ce vaste corpus, ce livre invite à un parcours dans les savoirs de la diplomatie, de l’ambaxiator médiéval aux lendemains du Congrès de Vienne.
– Stefano Andretta, ancien chercheur au CNR et à l’Université Rome I « La Sapienza », est actuellement professeur titulaire d’histoire moderne et d’histoire des États italiens pré-unitaires à l’Université Rome III (« Dipartimento di Studi Umanistici »).
– Stéphane Péquignot, agrégé d’histoire, ancien élève de l’École Normale Supérieure et ancien membre de la Casa de Velázquez, est docteur en histoire et maître de conférences à l’École Pratique des Hautes Études (Paris).
– Jean-Claude Waquet, ancien élève de l’École des Chartes et ancien membre de l’École française de Rome, a été professeur aux Universités de Strasbourg et Paris 12. Il est directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études (Paris).