Frédéric Hueber
Antoine Caron
Peintre de ville, peintre de cour (1521-1599)
Presses Universitaires François Rabelais
Coll. Renaissance
Tours, 2018, 382 p.
ISBN : 978-2-86906-683-0
Issu d’artisans de Beauvais, Antoine Caron connut une ascension artistique remarquable, travaillant pour cinq rois successifs et pour la reine mère Catherine de Médicis. Sa formation en province, puis sur les chantiers royaux, lui permit de devenir un artiste polyvalent, qui pouvait répondre aussi bien aux commandes de la ville qu’à celles de la cour. Membre de la corporation des peintres parisiens, il a, sa vie durant, réalisé peintures et dessins qui furent transposés dans des techniques aussi diverses que l’enluminure, la peinture, la sculpture, la gravure, la tapisserie ou encore le vitrail. L’engouement pour ses inventions fut tel qu’il fut souvent copié de son vivant. Il fut redécouvert en 1850 par Anatole de Montaiglon et étudié par Gustave Lebel puis par Jean Ehrmann, mais sa carrière comportait encore de nombreuses zones d’ombre, et le corpus qui lui était attribué demeurait hétérogène. Basé sur l’exploitation de nouveaux documents, sur l’examen des œuvres ainsi que sur les réalités sociales du métier de peintre en France dans la seconde moitié du XVIe siècle, ce livre propose de revenir sur les principales étapes du parcours d’Antoine Caron ainsi que sur son abondante production qui en fait, avec Jean Cousin et Baptiste Pellerin, l’un des artistes les plus importants de la Renaissance française.
Frédéric Hueber est docteur de l’Université de Genève et de l’École pratique des Hautes Études. Ses domaines de recherches portent principalement sur le XVIe et le XIXe siècle européen, avec un intérêt particulier pour les arts graphiques et leur transposition, l’histoire du goût et des collections.
François Anselmini, Rémi Jacobs
Alfred Cortot
Fayard, Coll. Musique
Paris, 2018, 468p.
ISBN : 9782213701660
Biographie d’un pianiste génial et protéiforme, qui s’est associé au gouvernement de Vichy. Ni réquisitoire ni tentative de réhabilitation, cet ouvrage présente le « dossier Cortot » sous tous ses aspects.
Pianiste virtuose, chef d’orchestre, chambriste, pédagogue aux méthodes et aux conceptions innovantes, musicographe, collectionneur, administrateur d’institutions, Alfred Cortot (1877-1962) brille aujourd’hui à travers ses enregistrements, ses écrits et ses « Éditions de travail », mais également par le biais de l’École normale de musique, qu’il a fondée en 1919. Interprète par excellence de Chopin, vaillant beethovénien, schumannien exalté, grand lisztien, wagnérien militant, cet héritier de l’âge romantique fut aussi le défenseur et le propagateur de la musique française de son temps à travers le monde. Pendant l’Occupation, il a exercé des fonctions administratives et politiques. Motivée par sa germanophilie culturelle, son adhésion à l’idéologie vichyste ne fait pas de doute, pas plus que son ambition politique de réformer les conditions de la vie musicale française. Persistant dans ses convictions collaborationnistes jusqu’en 1944, il se voit violemment reprocher son attitude à la Libération. Il s’éloigne de la France et continue sa carrière de pianiste, donnant encore quelque cent à cent cinquante concerts par an et parcourant inlassablement le monde.
Portrait d’artiste scrutant avec finesse ce qui caractérise le jeu et l’héritage de Cortot dans son immense répertoire, cet ouvrage n’est ni un réquisitoire ni une tentative de réhabilitation. Adossée à d’incontestables documents, au carrefour de l’histoire culturelle et de la musicologie, cette nouvelle biographie entend dépasser les ambiguïtés de la mémoire d’Alfred Cortot. Elle présente sans concessions et dans tous ses aspects le génie protéiforme de l’un des plus illustres musiciens français de la première moitié du XXe siècle.
Rémi Jacobs, diplômé du CNSMDP, doctorant en musicologie à l’EPHE sous la direction de Cécile Reynaud, a été directeur de collections chez EMI Classics.
Guy-Michel Leproux
Le théâtre à Paris au XVIe siècle
Institut d’histoire de Paris, coll. « Sources de Paris »
Paris, 2018, 520 p.
ISBN: 978-2-9562414-1-6
Diffusion : éditions De Boccard
Ce livre retrace l’histoire du théâtre populaire à Paris au XVIe siècle, depuis les grands mystères religieux joués en plein air qui, sous le règne de François Ier, pouvaient durer tout l’été et attirer des milliers de spectateurs, jusqu’à l’arrivée de troupes italiennes sous les derniers Valois. Pendant cette période, les confrères de la Passion jouèrent un rôle central dans l’organisation des spectacles, notamment après la construction de l’hôtel de Bourgogne où ils présentaient chaque année des pièces adaptées de romans de chevalerie, des farces et des soties dont le succès ne se démentit jamais. Marchands, artisans et petits officiers, ils furent d’abord comédiens amateurs, avant de participer, pour certains, à la création des premières troupes professionnelles fixées dans la capitale et de contribuer ainsi à la naissance du théâtre moderne.
Premier volume de la collection « Sources de Paris » publiée par l’Institut d’histoire de Paris, l’ouvrage donne en outre l’édition de près de deux cents documents qui constituent une véritable chronique de la vie théâtrale parisienne à la Renaissance.