Parutions 2020

Nicolas Weill-Parot

Le Vol dans les airs au Moyen Âge
Essai historique sur une utopie scientifique

Les Belles Lettres

Paris, 2020, 240 p.

 

Dans les sources médiévales, le vol humain est rarement abordé de front : la tentative catastrophique du moine anglais Eilmer de Malmesbury, la machine à voler rêvée par Roger Bacon ou la nef flottant au-dessus de l’air imaginée par Albert de Saxe et Nicole Oresme font figure d’exceptions célèbres.

Pourtant, cette question des vols fut un véritable défi intellectuel pour la pensée médiévale. Qu’ils soient portés par la force naturelle des oiseaux, par les esprits (âmes, anges ou démons) ou encore par l’ingéniosité humaine, les vols mettent en jeu de riches spéculations explicites ou indirectes. Et ce fut une gageure pour la science scolastique de penser le possible maintien d’un corps lourd dans l’air par projection, grâce au feu ou à l’air chaud, grâce au magnétisme ou par l’effet de l’horreur du vide.

Dans cet essai historique original, Nicolas Weill-Parot enquête sur la confrontation de la science avec la magie, la technique ou la théologie. Travaillant au plus près de nombreuses sources, il trace une nouvelle histoire de la pensée du vol dans les airs : celle de la conceptualisation scientifique d’une réalité inaccessible.

Nicolas Weill-Parot est professeur à l’École Pratique des Hautes Études (EPHE, PSL), à la Section des sciences historiques et philologiques, et est titulaire de la chaire « Histoire des sciences dans l’Occident médiéval ». Ses recherches portent sur la rationalité scientifique médiévale et ses confins.

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Caroline Giron-Panel, Solveig Serre, Jean-Claude Yon (dirs.)

Les Publics des scènes musicales en France (XVIIIe-XXIe siècles)

Classiques Garnier – Coll. « Musicologie », n° 12

Paris, 2020, 408p.

 

L’ambition de cet ouvrage interdisciplinaire est de faire émerger les caractères propres des publics des scènes musicales en France sur le temps long, d’identifier les modalités particulières de l’expérience du spectacle et d’en déterminer les caractéristiques nationales.

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Astrid Castres, Tiphaine Gaumy

La fabrique de l’habit

Éditions École nationale des chartes

Paris, 2020, 232p.

 

Au Moyen Âge et tout au long de l’époque moderne, le vêtement était un bien coûteux, aux modes d’acquisition et d’entretien spécifiques. Sa production relevait de logiques d’économie du matériau (récupération, piéçage), amenées à évoluer après l’essor de l’industrie textile et de la confection, l’apparition des grands magasins et l’invention de la machine à coudre au XIXe siècle.
Chercheurs et spécialistes du vêtement (archéologues, conservatrices-restauratrices du patrimoine, historiens, historiennes de l’art et professionnels du costume de scène) explorent dans ce livre la culture technique des artisans de l’habillement entre le XVe et le XVIIIe siècle. Le dialogue entre les disciplines ici représentées permet d’envisager sous un angle neuf les pratiques professionnelles et les cadres de fabrication des vêtements et des accessoires de mode en Occident dans les sociétés pré-industrielles.

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Laetitia Loviconi

Le Diagnostic différentiel au Moyen Âge
Distinguer les maladies d’apparence voisine

Classiques Garnier

Coll. « Savoirs anciens et médiévaux »

Paris, 2020, 445 p.

 

Cet ouvrage analyse comment les médecins de la fin du Moyen Âge effectuaient le diagnostic différentiel, qui vise à distinguer des maladies d’apparence voisine et constitue une démarche clé de la pratique médicale, s’appuyant sur la sémiologie et la nosologie.

À travers plusieurs ouvrages de pratique médicale des XIVe et XVe siècles, l’ouvrage examine les maladies soumises à diagnostic différentiel, le champ lexical et la place associés à cette démarche. Sont ensuite analysés les méthodes proposées pour distinguer les maladies d’apparence voisine, les signes mobilisés et les sources antiques et médiévales des auteurs. Enfin, cette étude explore les enjeux tant thérapeutiques qu’éthiques et pronostiques des diagnostics différentiels.

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Guy-Michel Leproux, Audrey Nassieu Maupas et Élisabeth Pillet

Les Cinq Livres de Marin Le Bourgeois

Institut d’histoire de Paris, coll. « Sources de Paris »

Paris, 2020, 432 p.

XVI planches et 34 ill. N/B.

 

Surtout connu aujourd’hui pour l’exécution d’armes exceptionnelles, Marin Le Bourgeois fut un personnage hors du commun. En tant que peintre, il resta pendant quarante ans au service des rois Henri IV et Louis XIII ; il fut aussi ingénieur et inventeur, et correspondit avec Nicolas Fabri de Peiresc. Il mourut en 1634 à Lisieux, sa ville natale, où il résida habituellement tout en bénéficiant d’un atelier dans la Grande Galerie du Louvre.

On connaissait son Petit traité de l’analème vertical dédié au secrétaire d’État Martin Ruzé de Beaulieu. On peut désormais lui attribuer un ouvrage plus conséquent, rédigé dans les dernières années de sa vie. Ces Cinq Livres décrivent de façon très concrète les procédés qu’il a mis au point et employés pour peindre, sculpter, mouler et décorer toutes sortes de matériaux et d’objets. Ils justifient l’éloge que fit de lui le mathématicien David Rivault de Flurance, qui le tenait pour un « homme du plus rare jugement en toutes sortes d’inventions, de la plus artificieuse imagination et de la plus subtile main à manier un outil de quelque art que ce soit qui se trouve aujourd’huy en Europe ».

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